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25 juin 2019 2 25 /06 /juin /2019 21:39

Dix ans après, ma vision de vie n'a pas beaucoup évolué. Il m'est de plus en plus difficile de viser la perfection. Un tas de défauts se sont développés en même temps que mon ouverture à l'humain. 

Rousseau disait quelque-chose dans le style "Je vis de son grand principe que la vie a fait l'homme naturellement bon mais que la société le déprave." (j'essaie de citer de mémoire, la citation exacte sera en commentaire.) 

A l'époque, je prenais cette affirmation comme une vérité inébranlable, aujourd'hui, je suis plus modéré. Je pense que l'homme a une propension à la destruction, c'est un destructeur potentiel, peut-être même un anéantisseur. Et la société, c'est ce qui permet à ce potentiel de se réaliser ou non.  A ce sujet, j'ai un exemple romanesque remarquable à vous conseiller. (Re)lisez Croc-Blanc par le prisme de la capacité de destruction et de la société comme moule ; c'est édifiant. 

 

Je pense toujours que que spirituellement, la route doit se faire seul, en majeure partie. Mais je vous réserve ça pour la suite de cette article. 

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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 21:38

Avec une vision panoramique depuis l'azur, le volatile battait des ailes avec indolence. Son embonpoint le freinait. Il avait faim. Mais il sut contenir son appétit parce qu'il avait une vue, si belle, sur cet océan de verdure aux nombreuses nuances, qu'il fit fi des plaintes de son estomac. Ses yeux détectèrent un mouvement, là, en bas. Il reconnut trois bipèdes, tous tenant une énorme branche, lourde et brillante, d'un arbre qu'il n'avait jamais vu en vrai. Ils avancèrent et bientôt leur itinéraire les mènerait sur un membre de leur espèce endormi. Le pigeon avait déjà vu dans sa jeunesse comment ces branches étaient utilisées, par ces autres animaux. Il avait même pu se repaître des viscères qu'elles avaient laissées sortir d'un cadavre. Comme pris d'un sentiment de bienveillance, de bonté et d'empathie, il inclina son corps et amorça un léger changement de direction. Il commença une descente, pointant de son bec rosé cet autre animal en danger, qu'il espérait réveiller soit par son approche soit par son atterrissage. Il envisageait de roucouler pour augmenter les sonorités à des fins d'alerter.

Une douleur subite et aiguë, et soudaine, et mortelle le gagna lorsqu'il fut perforé par les serres d'un rapace. L’œil restant, l'autre était sorti de l'orbite expulsé par la pression, se ferma quasi-instantanément, désolé par son échec et regrettant sa décision. Car en poursuivant sa trajectoire initiale, les vingt degrés non-couverts par sa vision lui aurait permis, à la hauteur où il était, d'apercevoir ce prédateur et de l'éviter. C'est ce changement de plan de vol qui le désigna comme quatre heures laissant par la même occasion un vieux coucou s'enfuir et échapper à l'emprise mortelle qui devait être sienne.

La douleur et la peur qui avaient su le gagner entre le moment où il sentit l'étreinte et celui où il perdit la vie avait provoqué un relâchement. L'en bas allait recevoir quelques gouttes jaunes et rouges de la vie.

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26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 21:14
Demi-teinte.
 
À la manière d’un levé ou peut être d’un coucher de soleil, la moitié
de l’astre borde l’horizon, mettant ainsi fin à une vaste plaine, quelque peu
vallonnée et faisant perdre au ciel sa couleur si caractéristique en la
remplaçant par celle du Diospyros Kaki. L’étendue tantôt rocailleuse, tantôt
herbeuse venait d’être agrémentée de trous et de tranchées. Tant
d’impacts présumant l’opposition de colossales forces, dont ont été seuls
témoins le millier de conifères et le vide, ceignant cet espace, désormais
délivrés des énergies tumultueuses.
Le silence qui règne, la sérénité qui se dégage de cette esquisse d’après guerre,
sont en demi-teintes. Les faibles rais de lumière inondent
timidement la surface de leur clarté et de leur chaleur. Mais, la lisière et
l’espace environnant la forêt, imposent toujours une inquiétante et sombre
atmosphère. Une frontière nette séparant deux mondes ; l'un d'un vert
vital assombri, l'autre bariolé, buriné, dont l'air semble saturé et suffocant.
Espace de l'entre-deux, où l'informe s'anime, où erre le danger anonyme.
Au milieu d’un parterre de dents-de-lion fraîchement retournés, un
corps gît.
Comme un projecteur, tous les rayons de l’astre sont braqués sur
lui, ne laissant, que difficilement, percevoir une flaque rouge grenat, qui
s’estompe puis disparaît à mesure que le sol l’absorbe. Bientôt
l’hémoglobine se mêlera à l'argile aux sels et autres minéraux.
En lisière, une autre silhouette tripédique titube, tel un poivrot au sortir
d’un bistrot de campagne, à l’heure de la fermeture. Il achoppe contre
chaque obstacle rencontré, branches, pierres, et tombe gauchement en
marchant sur un des lambeaux de son vêtement. C’est un tableau désolant
et pittoresque.
Vêtu d’une toge blanche, déchirée et souillée d’un vert
chlorophyllien et de taches de boue brunes, il marche s’aidant de son épée.
Il repense alors à tout ce qu’il a laissé derrière lui. Jeune et curieux, il est
parti étancher sa soif et n’est jamais revenu.
Éreinté par son combat, il débarrasse sa lame du bout de bois qui servait
d’appui. Las, il glisse son arme dans la fente d’un rocher et s’accoude sur la
garde. Le front contre le pommeau, il ferme les yeux. Son esprit le quitte
pour revivre les souvenirs des choix déterminants qu’il avait opérés.
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