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16 janvier 2019 3 16 /01 /janvier /2019 15:44

II - La paternité virtuelle

B - La pré-paternité : de la découverte de la grossesse à l'accouchement.

2 - Le premier trimestre.

Ça parait étrange et pourtant chez moi ça implique énormément. Je ne porte pas l'enfant, cependant je me sens tout de même investi d'une mission. 

D'abord, je continuais mes témoignages d'amour. Ils sont essentiels à l'état psycho-sentimental de la femme et donc probablement plus chez la femme enceinte.

C'est con à dire mais de manière schématique ça donne : 

Femme enceinte soutenue = femme heureuse = baisse du stress et des inquiétude = bonheur et ou joie de madame = grossesse sereine = bébé satisfait.

Il a également été convenu, à coup de dialogue, de ce qui est faisable ou non, consommable ou non. Je ne suis pas devenu un larbin, non ! Elle est restée très autonome avec une aide pour tout ce qui est un peu plus physique (même porter des charges dérisoires celles supérieures ou égales à 5 kilos).

Une femme enceinte ne doit pas rester sur le canapé toute la journée (sauf s'il y a un risque caractérisé pour le bébé).

L'alimentation se devait d'être la plus variée possible et il fallait pallier aux carences.

Les rapports sexuelles étaient délicats et lents. Il faut attendre au moins que l'embryon soit bien accroché pour être un peu plus vigoureux.

Le plus compliqué était de s'attacher émotionnellement à la vie qui faisait son chemin dans le ventre de ma femme. En effet, statistiquement, les trois premiers mois de grossesses sont ceux où le risque d'une fausse couche est plus important. Je ne voulais pas aimer un embryon au risque de ne pas pouvoir soutenir ma femme en cas d'arrêt de la grossesse. Car les femmes ont cet instinct qui passe de la virtualité à l'actualité le jour où elles apprennent leur grossesse. Et cet instinct les pousse à aimer de manière indéfinie et indicible l'amas de cellules qui se développent. Plus la grossesse avance plus elles sentent et ressentent de choses. Et nous, nous ne voyons parfois que ce ventre qui grossit comme pendant chaque hiver au moment des raclettes.

Il y a aussi des applications qui assistent la grossesse en donnant des tas d'informations et qui offrent des images de synthèses de ce à quoi ça ressemble. Ma femme a très vite vu un petit humain. Avec froideur, je n'ai jamais caché ce que je pensais par amour protecteur pour elle. Là où elle vit un bébé, je vis d'abord un rond, puis un pois. Là où elle distinguait un humain en formation, je voyais un têtard. Le stade suivant est différent. Manifestement, ce n'est plus informe. On voit une vie d'origine animal, mais toujours pas le petit bébé, mais plutôt un petit alien comme le film "Alien : Covenant" de Ridley Scott.

Conventionnellement, ça ne se fait pas. Mais je l'ai fait tout en étant très excité de voir l'évolution et de savoir que petit à petit cette créature ressemblerait à un membre de mon espèce.

Ca ne fait pas de moi le mec idéal .. 

Telle était ma contribution pour ces trois premiers mois : j'ai assisté à l'ensemble des échos, j'éprouvais de l'amour pour ma femme, je lui venais en aide quand j'étais là, et un détachement sentimental profond pour ma progéniture. J'avais le comportement d'un bon mari mais certainement pas d'un bon père. J'ai troqué une partie de la magie de la grossesse contre l'assurance d'une capacité à faire face aux terribles possibilités. Et je ne regrette rien. D'abord parce que c'est du passé et que ça ne changera pas, ensuite parce que j'ai agis selon ce qui me semblait le plus sage.

 

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15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 21:05

Le coaching est une activité professionnelle, il ne faudrait pas aider gratuitement... La gratuité n'intervient réellement qu'au début de la relation avec un « prospect » pour reprendre le terme d'un coach. Il faut donner pour recevoir...

Cette gratuité est relative. La tendance veut qu'une première formation sur un thème précis soit donnée gratuitement en échange d'une adresse mail. C'est une technique d’hameçonnage espérant qu'un poisson morde. Sauf que par la suite, le prix, que l'on conseille de tirer vers le haut, est sensé rembourser l'investissement (en temps le plus souvent) pour la création de la dite formation.

 

Étant contre ce genre de méthode, je propose une alternative. Le préceptorat amical (je pourrais dire amical coaching, mais je suis pour l'usage du français et pour éviter celui de l'anglais). Est-ce gratuit ? Non. Ce serait trop simple. Mais j'ambitionne d'être beaucoup moins cher sans être low cost. Le principe est simple. L'amitié est une relation entre deux personnes. L'amitié comme je le disais doit mener, selon une antique vision, au bonheur (voir les autres articles). Or grâce au préceptorat amical, mon ami (qui serait un « vulgaire » client pour coach) reçoit de ma part des conseils, des éclairages sur des questions métaphysico-ésotérique. N'ayant pas le don d'ubiquité, si je suis avec mon ami en train de l'aider à cheminer spirituellement, je ne suis pas en train de produire une richesse extérieure. Par amitié, l'ami se doit de compenser. La magie du système c'est qu'il n'y a pas forcément un prix en devise à payer. Ce peut être un service rendu, une invitation à manger, à sortir.. En somme une sorte de troc. Pour cet ami qui ne s'est pas comment rendre l'ascenseur et pour qui c'est plus simple de payer alors disons 50 euros à 70 euros. C'est le prix d'un bon restaurant formule complète.

Je ne vois pas mes amis comme des clients. Je ne me vois leur demander des centaines d'euros pour parler... Je laisse ça aux psy...

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 21:05

Le changement c'est le mouvement. 

Beaucoup de coaches utilisent l'univers pour palabrer et amener « leur client » sur le chemin de l'Éveil.

L'univers répondrait à des lois physiques ; en cela, il est ordonné comme notre routine. Pourtant l'univers n'est pas statique mais toujours en expansion donc en mouvement.

« Le changement, c'est maintenant » disait François Hollande ne laissant qu'une pâle trace de son passage. Le changement c'est le mouvement. Et si nous osions changer ? - Comment ? - Par la prise de conscience.

 
La vie en nous (pour ne pas dire nous même), est une partie de l'univers, voire un micro-univers. Pour être en phase avec cette nature, cet état il faut se mouvoir.

La vie s'arrose, se fête, se déguste. C'est un banquet cènique.  

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12 janvier 2019 6 12 /01 /janvier /2019 21:32

Si le préceptorat semble tombé en désuétude, son descendant direct est le coaching. Aujourd'hui c'est une activité en plein essor et je veux partager avec vous deux ou trois choses. Ainsi je crée une nouvelle rubrique sur le développement personnel.

Tous les copains coach vous le diront ; la base pour réussir un programme de développement personnel c'est de décider de changer.

Le changement est un choix courageux !

Constat :

Conditionnés par la famille, les amis, l'école, la Société en général, nous traversons des tranches de vies dans lesquelles nous sommes des éponges. Nous absorbons l'Autre (ou une partie de l'Autre) et nous nous identifions à elle.

De là, découle le « MOI » (encore nommé par d'autre l’Ego). L'identification à ce que nous nous approprions des rencontres constitue le baptême de l’Ego.

En vieillissant (fin de l'enfance jusqu'à l'adulte), nous opérons des choix conscients et inconscients d'adhésion et de rejet aux principes et valeurs, aux habitudes .. En somme, nous définissons notre identité. C'est la communion de l'Ego, la deuxième tranche de vie.

Cette identité résulte de ce que nous avons obtenu après avoir filtré les apports de nos rencontres. C'est la première possession, le premier pilier auquel on se raccroche.

 

La confirmation est consacrée par la routine. Troisième tranche de vie, probablement la plus longue. Résumé par le célèbre adage « métro, boulot, dodo », nous sortons de cette routine épisodiquement par des sorties ou des repas en famille ou entre amis. D'apparence bienfaitrice car réconfortant, la routine est synonyme d'ordre. Ce qui rassure le « MOI ».

Pourtant cet ordre statique est une source d'angoisse et de détresse. Car le moindre désordre crée un trouble.

Pour Épicure, un bon ami est celui qui mène à l'ataraxie (bonheur résultant d'un état sans trouble). Je me présente donc comme un ami plutôt qu'un coach. Je ne propose pas des enseignements car je n'invente rien, mais plutôt comme un précepteur, je transmets ce que je crois savoir et que je tiens pour vrai.

 

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11 janvier 2019 5 11 /01 /janvier /2019 09:10

II - La paternité virtuelle

B - La pré-paternité : de la découverte de la grossesse à l'accouchement.

1 - Découverte de la grossesse.

Pour recadrer les choses, j'étais sur la fin de ma vingt-cinquième année. Je venais de réussir mon concours et j'avais un boulot depuis quatre mois. Je n'ai donc pas vécu grand chose, avant ça, j'étais étudiant, encore avant ado, et enfant et nourrisson. Un parcours très commun n'est-ce pas ?

Déjà lorsque notre désir se manifesta, on savait qu'il faudrait argumenter car jugés trop jeunes. Pourtant biologiquement, ce n'est pas une affaire d'âge. D'un point de vue civilisationnelle, ce n'est ni trop vieux ni trop jeune sans pourtant être dans la moyenne. Alors qui pourrait juger ? Les proches. 

Le regard des autres, je ne m'en préoccupe pas. C'est un autre débat. 

 A l'aube de mes 26 ans, ma femme m'annonce la nouvelle. Comment ? C'était proche (en jour) de mon anniversaire. Et en rentrant du boulot, une surprise devait m'attendre dans le meuble. "Avoir un polichinelle dans le tiroir" a pris tout son sens lorsqu'en l'ouvrant, deux ballons (un bleu, un rose) se trouvaient de part et d'autre d'un ourson en peluche, posé sur un joli plaid, qui tenait un test de grossesse positif. 

J'ai vécu très étrangement cette phase. D'abord, il y a eu l'annonce qui était à la fois surprenante car je ne savais pas qu'elle était enceinte et à la fois sans surprise. Ascenseur émotionnel. Une question vient "c'est vrai ?". Et puis c'est la joie immense. Mais pourquoi ? Est-ce parce qu'on est fertile ? Est-ce parce qu'on contribue au projet de la nature ? Est-ce parce qu'un projet est en voie de concrétisation ? C'est un peu tout ça à la fois. Mais pour moi ça a surtout été le bonheur de créer, de dupliquer une partie de moi. L'enfant est comme une extension de soi, un espoir de consécration.  "Dans un an moins le quart, à trois nous rentrerons".

Et puis, très vite, parmi pléthore de sentiments, une inquiétude : que dois-je faire pendant ces neuf mois ?

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27 septembre 2014 6 27 /09 /septembre /2014 19:34

- Puisque la guerre est à l'honneur, imaginons Arras, vue par l'un de ses habitants et artistes qui consignait dans son journal la découverte de la ville après avoir été bombardée.


Lundi 20 mai 1940


Les obus ne sifflaient plus, plus de cris non plus, juste des pleurs. Je décidai de sortir dans les artères d'Arras. Ma si belle ville n'était plus qu'un champ de ruines. La ville devait être réanimée : elle avait perdu de sa vie. Ses si belles fleurs, ses si beaux jardins et ses pigeons si charnus, tout cela avait disparu. L'air poussiéreux proliférait au sein de mes poumons ; je toussai, je toussai !

Près de l'ancien parc, des arbres couchés étaient recouverts de tuiles brisées ; un réverbère faisait le pont sur le Crinchon et, dans le cratère formé par l'obus gisaient une colombe et la girouette de l'abbaye. L'odeur des pavés survivants battus par la pluie et caressés par le vent, était sulfureuse.

Le calme apparent n'est pas que silence ; on entend toujours le grondement de la guerre : les explosions, les avions, les pas pressés et l'Espérance.

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 13:36

          - Elle s'avance, puis se retire. Ses mouvements de va-et-vient incessant, tantôt rapides, tantôt lents, sont à l'origine de claquements sourds dans le silence de la nuit. Il y a tant de claquements qu'il a de mouvements. Se produit alors une fine écume. Une écume blanchâtre et veloutée, une écume pleine de volupté. Écume qui échoue à l'entrée de la crevasse de sa partenaire. Espace prévu à cet effet, le terrain est dégagé. Rien ne peut obstruer sa montée en vigueur. Cette blanche écume embrasse les belles courbes naturelles et chaudes de sa compagne, toujours prête à l’accueillir. Cet espace humide et chaud est un paradis de douces odeurs. C'est la Marine, celle qui par ses senteurs délivre mes narines. Imaginez vous ce tableau que je vous dépeins ?

         - Oui, j'imagine. Et je suppose que c'est une scène qui se déroule dans un lieu serein ?

          - Oh oui, hormis ces claquements, souvent on n'entend rien d'autre. C'est une ambiance décontractante et relaxante qui nous libère, qui révèle note être intérieur le plus profond. Mais ... mais... il ne faut pas oublier, Docteur, que parfois d'autres sons émanent de ces enchaînements d'actions. Parfois, en effet, on peut entendre un souffle puissant, comme la respiration saccadée d’Éole essoufflé. Devant ce vaste lit bleu, on entend aussi, lorsque l'on reste longtemps, pour satisfaire ce désir insatiable de plaisir et de légèreté, le chant d'une femme. Chant qui nous pousse à rester en ce lieu. Chant qui nous attire, nous ensorcellerait presque, comme pour nous inviter à y passer l'éternité. Chant qui nous rend joyeux. Et toute la magie réside dans le fait que tout peut s'arrêter subitement, comme un retour au calme le plus absolu qui soit.

          - Etes vous sûr de l'entendre ? Ce peut être votre imagination. Qu'en pensez vous ?

          - Peut être, que je me convaincs que je l'entends. Ou il se peut qu'à l'attendre, je pense l'entendre. Maintenant est-ce celui d'une sirène ou, est ce là, tout simplement, ce que l'on nomme: l' Appel de la Mer ?

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 21:23

Ces mots furent une véritable révélation. Dès lors, je me relevai, et je décidai de rentrer.

 

Lorsque je fus arrivé au village, l'horreur me saisit. Des maisons avaient été pillées et brulées. Un tas de corps sans vie auquel on s'apprêtait à mettre le feu, pourrissaient à la sortie du village. Une rangée de têtes sur des pics longeait la rive. Je parcourais les ruelles, et je découvris que la potence avait eu raison de mon père et de ma mère pour avoir tenu tête à l'ennemi. Coincé sous une poutre en bois, je reconnus le père de Jonas, que j'allai immédiatement libérer. Je le fis boire un peu d'eau et l'installai sur les ruines d'une maison voisine. Il me compta les évènements survenus durant mon absence.

J'appris que les seigneurs voisins se liguèrent contre le notre qui préféra conclure un marché plutôt que de se battre pour cause d'un sous-effectif important. Les termes de ce contrat était l'arrêt de la guerre contre certains membres des populations civiles : des femmes, des enfants, et nos jeunes guerriers qui deviendront des esclaves pour certains et des soldats des seigneurs ennemis pour d'autres. Les résistants avaient été exécutés. Quant à Jonas, son père l'avait supplié de se rendre pour le moment, afin qu'il ne fusse pas tué.

Près de cinq années s'étaient écoulées depuis mon retour. Je m'étais surpassé. La colère, la haine et l'espoir nourrissaient mon désir de vengeance. J'appris nuit et jour le maniement des armes, les stratégies d'embuscade, les décoctions de guérison. Je m'appliquais lors de tous mes entrainements dans l'unique but de ramener mon ami parmi les siens.

J'étais prêt à repartir avec la poignée d'hommes, composée de quatre combattants à l'épée et deux archers, qui, comme moi, étaient animés par la force , la rage et l'envie de vaincre pour retrouver et libérer nos proches.

J'avais commandé au père de Jonas des armures uniques que j'avais moi même imaginées. Le heaume en forme de tête de Bélier était en métal et en bronze, l'armure dorsale avait été travaillée de sorte qu'un chêne décoratif fût gravé sur une plaque de métal. Sur l'armure ventrale, une double spirale de chaines liant deux coeurs à deux anneaux ornait également une plaque métallique plus épaisse que celle couvrant le dos. La protection des membres supérieurs était assurée par une armure en écailles de métal. Les gantelets étaient eux plus légers, et décorés par un cheval Blanc en relief au moyen de l'ivoire. Les membres inférieurs étaient protégés par des cuissots, des genouillères et des grèves en fer au devant, et en cuire rigide à l'arrière. Cette armure bien que complexe à réaliser était le fruit des voyages que j'avais entrepris. Elle offrait une protection quasi optimale et une légèreté permettant une grande agilité.

Pendant de nombreuses semaines nous menions campagne contre nos voisins sans être vaincus. Nous libérions nos villageois qui regagnaient notre village. Un mercredi à cinquante lieues de notre point de départ, nous approchions des mines où étaient réduits en esclavage le reste de nos familles. Les seigneurs avaient eu vent de nos exploits et avaient assigné trois sections à la protection des lieux, soit environ cent vingt hommes. Je séparai mon équipe en deux groupes de trois avec des directives précises. Mes hommes attendaient mon signal. La nuit tomba, l'offensive pouvait débuter.

Tout commençait à l'Est de ma position. L'archer décocha ses flèches rapidement en touchant avec précision ses cibles. Lorsque les ennemis se dirigèrent vers le sommet de la colline, ce sont les hommes à l'Ouest qui entraient en action en commençant par le second archer qui devait à son tour attirer l'ennemie. Une fois les positions repérées, c'était aux épéistes d'intervenir afin de laisser du temps aux tireurs de revenir sur ma position, pour qu'ils puissent les épauler à distance. A ma demande les carquois pouvaient contenir trente flèches assurant ainsi une grande autonomie à mes hommes. Pendant ce temps, moi je descendais vers les mines en faisant preuve d'une brutalité extrême. Les archers se débarrassèrent d'environ la moitié des effectifs, les quatre épéistes avaient défait une trentaine d'hommes. N'ayant plus de flèche mes tireurs étaient descendus m'aider avec des armes récupérées au sol. Les dix hommes restant furent tués rapidement et les archers se séparèrent pour aller aider chacun leur groupe respectif qui battaient en retraite. je libérai les prisonniers, dont mon ami Jonas. Tous sortirent des mines en se ruant vers les soldats restant, en récupérant à la volée les armes des défunts, pour soulager mes hommes. Jonas, surpris de me voir, les larmes aux yeux, me serra en m'embrassant pour me remercier. En sortant des mines je contemplais le chaos :

" - Quelle belle œuvre de cruauté ! Tous ses corps jonchés, tous ces cœurs percés, tout ce sang versé n'est pas l'œuvre d'Asmodée, mais bien d'Amédée, à qui plus tard on attribuera la paternité de la plus belle hécatombe de tous les temps. " Pensais-je.

Je zigzaguais parmi les corps, pour rejoindre mes compagnons. Nos villageois m'acclamèrent et Jonas apposa son poing sur sa poitrine pour me témoigner ses remerciements et son respect. Nous avions perdu deux combattants durant l'assaut. Je demandais à mes frères d'armes d'escorter le cortège et de prendre le chemin du retour. Je rassurai Jonas en lui disant que je les rattraperai vite, puis j'attendais que tous soient partis. Quelques heures plus tard, le feu se nourrissait des tentes et des corps sans tête des soldats défunts. Et devant le brasier, j'avais levé une armée, rangée en trois lignes, de quarante têtes, au visage grimaçant, élevés sur des pics. Puis je pris le chemin du retour. Mon retard fut vite comblé. Et lorsque j'eus rejoint le collège de villageois, je souris et je larmoyais de fierté, de contentement et de soulagement de les avoir libérés. Je m’exclamais en souriant et sur un ton goguenard:

" - Jonas, excuse moi de t'avoir fait attendre.

  - Par tous les Saints, je n'aurais jamais cru te revoir. Quel plaisir d'être libre. Amédée, pendant longtemps durant ma captivité j'ai pensé à toi. Je me demandais le genre d'homme que tu étais devenu, les histoires que tu avais vécues, les choses que tu avais apprises. Mais d’ailleurs, quand as tu appris à te battre et as tu acquis une telle force ?

  - Le jour même de ta capture ; je rentrais au village, je secourus ton père, j'appris ton asservissement et je décidais de te libérer.

  - Par la grâce de Dieu, je t'en remercie et je te suis éternellement reconnaissant. Il nous faut rattraper le temps perdu désormais. "

 

             Les semaines passèrent et notre retour au village fut triomphale. Notre seigneur était lui aussi présent avec son armée. Il demandait à ce que je m'avance et voulait que je lui prêtasse serment d'allégeance pour être investit chef de sa garde. je m'avançais et je clamais parmi la foule :

" - Qu'un lâche puisse demander fidélité et allégeance à son armée, constitue un comportement blasphématoire envers la noble tache qui incombe aux soldats, envers ses sujets, et envers Dieu. Ce lopin de terre, celui-ci, celui-là, et tout ce village n'est plus à la botte de CE seigneur déchu. Il est aujourd'hui libre et indépendant. Et ne sera dirigé que par un chef local, choisi par les membres de son peuple. Votre lâcheté vous a poussé à vendre vos sujets, ma bravoure et mon courage leur ont permis un retour au village. Telle était la conduite exemplaire d'un seigneur qui se respecte. Par bonté, je vous laisse la vie et je vous permets même d'intégrer notre communauté. Mais votre condition n'est plus en ces lieux."

La foule approuvait ainsi que les soldats. Je devins chef. Je me servais de mon long voyage, pour administrer mon village. Je le munissais d'une armée puissante, de remparts et de protections diverses lui assurant une longue prospérité.

 

              Un grand feu brulait au centre du village. Les flammes dansaient sous cette pleine lune, comme pour la charmer. Il faisait chaud, l'air sentait la viande grillée, je me souvins alors de mon abominable œuvre, les hautes flammes qui consumaient les déchets et l’odeur de la viande morte qui carbonisait... j’appréciais ainsi ce moment, en arrêtant mon regard sur chacun des visages des villageois, souriant, heureux d’exister, de boire et de manger. C'était l'occasion d'un grand banquet non plus d’un petit peuple mais d’une grande famille. Ce soir était propice à mon histoire. Je me transformais, pour le temps d'un soir, en héros qui narrait son épopée révérée. Le Bonheur et la Joie étaient là. 

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 17:03

Pacte pacifiant : Péché et la Perfection,


Obscure Oasis où tonnent les opinions,


Exotique Empyrée de l'ermite érudit,


Seule la Sacrée et  Sénile poésie


Interdit d'interdire, la licite illusion


Ecrite en tous : élévation et évasion.
 

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 20:19

Je quittai le foyer familial très jeune. En réalité, dès que j'eus l'age de prendre les armes. A l'époque, le seigneur nous enrôlait très tôt, dans l'art de la guerre, afin d'agrandir son armée, son territoire, sa richesse. Mais les armes ce n'étaient pas pour moi . Moi, j'aimais la nature, les animaux, m'allonger près de la rivière pour écouter la symphonie que m'offrait la nuit. J'aimais aussi écouter les ménestrels et regarder les spectacles qui se produisaient dans la rue. J'affectionnais particulièrement les soirs de pleine lune. Ces soirs là, un grand feu brûlait au centre du village. Les flammes dansaient sous la lune comme pour la charmer. Il faisait chaud, l'air sentait la viande grillée, l'eau était fraîche, c'était l'occasion d'un grand banquet du petit peuple avec la participation pécuniaire du seigneur. Ces soirs étaient propices aux histoires. Beaucoup se transformaient, pour le temps d'un soir, en marchands de rêves... La priorité était donnée aux étrangers, c'était l'occasion pour nous de nous tenir au courant des événements qui se produisaient dans les villages voisins... Puis, se succédaient respectivement les voyageurs, certains soldats, les vieillards et vers la fin des festivités, quelques poivrots contant des histoires qui ennuyaient les enfants, déplaisaient aux femmes et ne faisaient rire que d'autres hommes soûls. Enfin le plus important à cette époque était les liens que j'avais avec Jonas, mon ami.

Nous nous connaissions depuis le berceau. Nous passions certains moments tous les deux mais n'étions pas toujours ensemble. Il faut dire que lui se passionnait pour les armes et l'action ; quoi de plus logique quand on a un père forgeron ? C'est souvent moi qui lui rendait visite mais c'est souvent lui qui fournissait les efforts pour pratiquer des activités communes. Ainsi un soir, allongés dans l'herbe, prêt du fleuve, nous parlions longuement... D'abord, nous nous souvenions des bons moments passés ensemble, ensuite je le laissais nous projeter dans le futur. Mais ce soir là, il cherchait d'avantage à savoir ce a quoi je pensais :
 " - Pourquoi c'est toujours à moi de parler de nous au futur ?
- Tu te souviens de ce qu'a raconté le vieux Johan sur la différence entre la fourmi et la cigale ?
- Oui bien sûr ! la cigale n'avait rien à manger pendant l'hiver car elle n'a fait que vivre le carpe diem pendant l'été. La fourmi, elle,  faisait des provisions pendant les beaux jours... pour survivre à l'hiver.
- Mais te souviens-tu de ce que la cigale dit à la fourmis quand celle-ci lui fit remarquer que l'oisiveté n'était pas bon ?
- Heu ...Non pas du tout !
-  Mon ami fourmi, pourquoi perdre mon temps à engranger durant l'été, alors que c'est la seule période où l'on m'écoute chanter ? Toi, tu es réputée laborieuse et courageuse et ce puisque tu te projettes dans le futur, futur amenant la période froide, que nous détestons. Mais tu sais Fourmi, le futur est incertain !"

Je poursuis en concluant :
" - Voila pourquoi je n'aborde pas ce sujet avec toi... le futur est incertain ! Je ne doute pas lorsque tu dis que tu deviendras un grand chevalier mais je peine à m'imaginer.
 - Et comment sais-tu que le futur est incertain ? Au final, comme moi tu devras servir notre seigneur.
- C'est pour cela que j'ai demandé à te voir aujourd'hui. Jonas, je vais partir ! Je ne sais pas encore où mais, je sais que je reviendrais dans très longtemps. Si je reste, je ne serais pas heureux car je ne trouverais pas le bonheur dans les armes.
- Sérieusement ? Je ne m'y attendais pas... Mais si c'est ce que tu veux, l'ami, si tel est ton souhait ... alors qu'il en soit ainsi et que tu puisses être heureux. Nous nous reverrons ... "

Ce fût les derniers mots que j'échangeais avec Jonas avant mon départ. Après une chaleureuse accolade, nous nous souhaitions bonne chance. Je partis quelques jours plus tard. Je traversais de nombreux comtés. A pied et à cheval, je sillonnais le territoire et je rencontrais de nombreux individus. Mon voyage fût très enrichissant. Et un jour, j'entendis parler, près du domaine seigneurial de Montaner, d'un curieux animal, un oiseau bleu* qui chante et qui parle. Je me mis à sa recherche. Traversant les forets, gravissant les montagnes, luttant contre les vents violents sans jamais l'apercevoir, je finis par désespérer. Fatigué, je m'étendis de tout mon long sur le sol en fixant les nuages. Cet azur qui m'apaisait, provoqua chez moi un stimulus faisant dérouler toute une série de souvenirs de moi, de Jonas, et de ma vie d'enfant. Soudain, j'entendis non loin de ma position un homme pousser la chansonnette. Il passa devant moi et s'adressa en ces termes :

"  - A en juger par votre mine, je suppose que vous êtes exténués ? Tous les hommes cherchant ce fameux oiseau finissent ainsi.
- Vous semblez en savoir des choses sur cet animal ... Peut-être pouvez-vous me conseiller, vieil homme ?
- Jeune Homme, retenez ce que je vais vous dire ! L'oiseau bleu est en réalité le Bonheur et cela n'existe pas dans ce monde. Ce n'est qu'un mot inventé par l'homme pour conceptualiser une finalité. Mais si le bonheur n'est que rêve, il nous reste la Joie.
- Vieil Homme, je suis parti à la recherche du bonheur et j'ai tout quitté dans ce but.  Tu dis que je ne peux le trouver. Mais qu'il existe en ce monde la Joie. Comment puis je la trouver ?
- Je ne peux pas apporter toutes les réponses. Il faut finir votre voyage. Un Homme doit découvrir ce genre de choses lui-même !"

Sur ces mots, il reprit son chemin. Éloigné de quelques pas, il s'exclama à haute et intelligible voix :

" - Amitié rime avec Félicité ! "

 

* L'oiseau bleu est un conte qui m'inspire !

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