Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog d' Angel-Achamann.over-blog.fr
  • Le blog d' Angel-Achamann.over-blog.fr
  • : Retrouvez sur ce blog quelques uns de mes écrits.
  • Contact

N'hésitez pas à partager !

Recherche

Posez vos questions, formulez vos conseils...

Proposez un défi d'écriture !

Catégories

26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 21:14
Demi-teinte.
 
À la manière d’un levé ou peut être d’un coucher de soleil, la moitié
de l’astre borde l’horizon, mettant ainsi fin à une vaste plaine, quelque peu
vallonnée et faisant perdre au ciel sa couleur si caractéristique en la
remplaçant par celle du Diospyros Kaki. L’étendue tantôt rocailleuse, tantôt
herbeuse venait d’être agrémentée de trous et de tranchées. Tant
d’impacts présumant l’opposition de colossales forces, dont ont été seuls
témoins le millier de conifères et le vide, ceignant cet espace, désormais
délivrés des énergies tumultueuses.
Le silence qui règne, la sérénité qui se dégage de cette esquisse d’après guerre,
sont en demi-teintes. Les faibles rais de lumière inondent
timidement la surface de leur clarté et de leur chaleur. Mais, la lisière et
l’espace environnant la forêt, imposent toujours une inquiétante et sombre
atmosphère. Une frontière nette séparant deux mondes ; l'un d'un vert
vital assombri, l'autre bariolé, buriné, dont l'air semble saturé et suffocant.
Espace de l'entre-deux, où l'informe s'anime, où erre le danger anonyme.
Au milieu d’un parterre de dents-de-lion fraîchement retournés, un
corps gît.
Comme un projecteur, tous les rayons de l’astre sont braqués sur
lui, ne laissant, que difficilement, percevoir une flaque rouge grenat, qui
s’estompe puis disparaît à mesure que le sol l’absorbe. Bientôt
l’hémoglobine se mêlera à l'argile aux sels et autres minéraux.
En lisière, une autre silhouette tripédique titube, tel un poivrot au sortir
d’un bistrot de campagne, à l’heure de la fermeture. Il achoppe contre
chaque obstacle rencontré, branches, pierres, et tombe gauchement en
marchant sur un des lambeaux de son vêtement. C’est un tableau désolant
et pittoresque.
Vêtu d’une toge blanche, déchirée et souillée d’un vert
chlorophyllien et de taches de boue brunes, il marche s’aidant de son épée.
Il repense alors à tout ce qu’il a laissé derrière lui. Jeune et curieux, il est
parti étancher sa soif et n’est jamais revenu.
Éreinté par son combat, il débarrasse sa lame du bout de bois qui servait
d’appui. Las, il glisse son arme dans la fente d’un rocher et s’accoude sur la
garde. Le front contre le pommeau, il ferme les yeux. Son esprit le quitte
pour revivre les souvenirs des choix déterminants qu’il avait opérés.

Partager cet article

Repost0

commentaires